COOPÉRATION SCIENTIfiQUE

La nécessité de créer à Orsay une équipe ne se limitant pas à la théorie des probabilités m’a semblé une évidence lors qu’après la fin de la guerre d’Algérie j’ai été invité par des amis algériens rencontrés pendant cette guerre à participer au développement de la toute nouvelle Université de Constantine. Puis j’ai vu en 1967 que personne n’était à Cuba capable de diriger sur le plan statistique les travaux du secteur agro-zootechnique. Probabiliste j’ignorais tout de la statistique, j’étais incapable de répondre à des questions élémentaires d’analyse de la variance !

Un DEA largement ouvert vers la statistique du vivant a été ouvert en 1974 à Orsay avec l’aide décisive de Richard Tomassone et de l’INRA, de Guy Lefort de l’INA. Mes proches amis mathématicienne (ien) Marie Duflo, Jean Bretagnolle et moi-même avons donc commencé à apprendre de la statistique à un âge où tout espoir n’est pas perdu mais presque ! La personne qui a structuré le DEA et lui a permis de réussir a été Jean Coursol engagé depuis longtemps dans les mathématiques du vivant. La dimension internationale et orientée vers les pays du Sud a donc été l’étincelle dans cette affaire. L’appui du centre britannique de Rothamstead et le développement du langage Genstat a été très utile comme l’aide de grands biologistes d’Orsay Jean Claude Mounoulou pour la partie génétique et Jean Pernès pour la partie équations réaction diffusion.

Nous avons formé dès le début nombre de statisticiens algériens, marocains, tunisiens, ivoiriens puis au fil des ans cubains, vietnamiens, et enfin vénézuéliens et chinois.

Ensuite il a fallu ouvrir l’équipe et le DEA vers des statistiques plus fondamentales et plus proche des probabilités. Nous avons bénéficié de l’aide précieuse de Lucien Cam, des idées nouvelles de David Donoho et des séjours d’autres collègues comme Ildar Ibraguimov et Raphael Khaminskii.

Ma vie en particulier professionnelle a été étroitement associée à mes engagements politiques et sociaux notamment dans les pays en voie de développement scientifiques et se libérant du joug colonial. Cela concerne l’Algérie de 1963 à 1980 et à surtout concerné la création d’un département à Constantine. Ensuite le Vietnam des années de guerre de 1962 à 1975  les Comités de coopération scientifique et technique avec le Vietnam. Enfin le Comité de coopération franco cubain crée après le Congrès culturel de 1967. Il travailla jusqu’à la glaciation du milieu des années 70, la collaboration reprenant avec de nombreuses thèses préparées en France.

L’Afrique subsaharienne avec le projet Stafav en statistique et épidémiologie à partir de 2004 qui est une belle expérience.

J’ai eu comme bien de mes amis et élèves beaucoup de contacts avec l’Amérique latine, le Venezuela depuis 30 ans, le Nicaragua du temps de la révolution sandiniste. L’Uruguay et le Chili ont développé des remarquables équipes de probabilités avec mes amis proches et si remarquables mathématiciens comme Mario Wschebor, Rolando Rebolledo et Chichi León et tant de collègues, de thésards de par ce continent.